Aux commencements de la vie
L’éveil sensoriel des chiots commence par le fait qu’ils disposent de détecteurs de chaleur et de récepteurs olfactifs sur et dans leur museau.
Ainsi que des récepteurs tactiles sur leur corps.
Ces sens les poussent instinctivement à rechercher les mamelles de leur mère pou téter et à se blottir les uns contre les autres pour avoir chaud.
Tout d’abord, le chiot nait sourd et aveugle jusqu’à l’âge de deux semaines, ensuite, sa vue et son ouïe se développent et fonctionnent correctement vers leur quatrième semaine.
Le goût et l’odorat, présents dès la naissance, évoluent tout aussi vite.
Ces sens permettent aux chiots de devenir autonomes, au départ, un nouveau né affamé réclame sa mère.
Au bout de trois semaines, ses récepteurs tactiles situés sous les coussinets lui permettent de trouver par lui même le chemin pour aller téter.
A la naissance, les capacités du chiot sont des plus rudimentaires.
Ce petit être immature et fragile, dépend étroitement de sa mère.
A ce stade de son développement, son comportement fonctionne sur un mode réflexe.
LES REFLEXES DE SURVIE
Le système nerveux du chiot nouveau-né est peu développé.
Son comportement se résume à ces trois réflexes qui lui permettent d’assurer sa survie.
- Le Réflexe de fouissement :
Lorsque l’extrémité de son museau touche un objet de consistance molle, le chiot respire plus lentement puis s’oriente en direction de l’objet rencontré,
le réflexe de fouissement lui permet de retrouver la mamelle de sa mère. - Le Rélexe de succion :
Un contact sur le museau suscite le réflexe de succion et permet la tétées. - Le Réflexe périnéal de miction et de défécation :
Les mictions et défécations sont déclenchées uniquement par la stimulation de la zone du périnée.
En effet, la mère lèche cette région et provoque l’excrétion.
C’est pourquoi, lorsque l’on élève des chiots orphelins, il faut reproduire cette stimulation en massant la zone périnéale avec un coton imbibé d’eau tiède.
Ces réflexes primaires disparaitront aux environs d’une vingtaine de jours et céderont la place à un comportement volontaire et organisé.
L’éveil sensoriel des chiots se compose de plusieurs phases
Dès la 3ème semaine :
L’apprentissage de groupe commence, c’est ce que l’on appelle la socialisation primaire.
Le comportement exploratoire ou d’investigation débute lui aussi.
A la 4ème semaine : identification de l’environnement.
-
acquisition des autocontrôles comme l’inhibition de la morsure (les cris du mordu font lâcher le mordeur),
-
la hiérarchie, les jeux.Attention : si les chiots sont séparés de leur fratrie à ce moment là, on risque un mauvais contrôle de l’inhibition de la morsure,
un apprentissage incomplet des règles sociales et un hyper attachement.
La 5ème semaine :
Les nouvelles espèces découvertes peuvent être considérées comme ennemies.
Le chiot est moins curieux des nouveautés, mais il les reçoit encore tout de même avec intérêt.
Il va enregistrer dans sa mémoire des références de milieu de vie, d’environnement.
Il gardera les relations sociales acquises mais n’essaiera pas d’en développer d’autres.
C’est pourquoi l’éleveur doit absolument multiplier les contacts et les expériences durant cette période.
Dans le même temps, à partir de la 5ème semaine, le chiot découvre qu’il peut avoir une influence sur son environnement,
par exemple en poussant un objet du museau ou l’un de ses frères et sœurs pour accéder à la meilleure mamelle.
La 6ème semaine :
Si l’éleveur est un homme, célibataire, sans enfant, les chiots n’auront donc probablement jamais connu de femmes ou de jeunes humains.
Ils peuvent donc les craindre dans le futur, parce qu’ils n’auront pas été habitués à eux.
A partir de la 7ème semaine :
Avec cependant beaucoup plus de difficultés si les semaines précédentes n’ont pas été riches en enseignements.
Il y a dans ce cas ce que l’on nomme le risque de syndrome de privation ou d’isolement si le chiot reste après la 7ème semaine dans un élevage pauvre en stimulations.
Et enfin la 8ème semaine :
C’est une période extrêmement sensible qui débute, celle de la peur, de l’identification et de l’aversion et va s’étendre jusque vers la 12ème semaine.
Même s’il découvre le comportement de peur, c’est dans la 8ème et la 9ème semaine que le chiot est le plus curieux.
- découvrir la ville,
- le bruit,
- les espèces inconnues (chats, animaux familiers ou pas) afin qu’elles lui soient familières et ne génèrent pas de peur lorsqu’elles se reproduiront.
La phase d’imprégnation du chiot
Durant les 12 premières semaines de sa vie, le chiot va vivre la phase d’imprégnation aussi appelée phase de double empreinte.
Elle est découpée en deux périodes qui se chevauchent :
1-L’empreinte intra spécifique (approximativement les 5 premières semaines)
Le chien s’imprègne de ses congénères, il apprend les codes comportementaux spécifiques à sa propre espèce.
En effet, à la naissance, le chiot n’a pas une compréhension innée des codes sociaux de son espèce.
Il doit apprendre à se comporter en tant que chien, avec des usages précis en matière de communication et de comportement propres aux canidés.
2- L’empreinte inter spécifique (ou extra spécifique) aussi appelée phase d’empreinte à l’homme
Le chien apprend qu’il existe d’autres espèces que la sienne (humaine et autres), découvre des sons, des objets, tout un environnement.
Cette phase débute vers l’âge de trois à quatre semaines et même avant.
C’est durant cette période d’imprégnation que le chiot va acquérir les connaissances lui permettant d’avoir des comportements normaux
face à toutes les situations de sa future vie sociale (de groupe) :
- contrôle de sa mâchoire,
- communication,
- organisation de la hiérarchie,
- attachement/détachement,
- inhibition de la morsure, etc.
L’éveil sensoriel des chiots et les différents apprentissages
Bien évidemment, les âges indiqués ne sont pas à prendre au jour près, mais approximativement autour de cette période.